L’Ascension des 2 lièvres

Il était une fois 2 lièvres voisins.

Ils vivaient sur le même terrain, mais étaient séparés par une clôture.

Ils communiquaient avec le même langage, mais ne parlaient pas la même langue.

Ils avaient la même connaissance, mais ne savaient pas les mêmes choses.

Ils avaient les mêmes besoins, mais n’avaient pas les mêmes ressources.

Ils avaient la même origine, mais ne la connaissaient pas.

Ils n’avaient qu’une seule chose qui les rendait égaux, mais qu’eux-mêmes ignoraient: L’IGNORANCE!

Toute leur vie était fondée sur la seule croyance d’être tout seul, d’être séparé de l’autre, d’être en compétition avec l’autre, d’être différent de l’autre et la seule manière de survivre à toutes ces peines et de fuir leurs peurs, était de se comparer à l’autre et de se positionner comme étant quelqu’un de supérieur à l’autre.

Quand les 2 lièvres furent à bout de souffle, quand ils eurent finis d’expérimenter tout ce qui finalement n’arrivait pas à combler le vide à l’intérieur d’eux, quand leur corps était dépourvu de tout signe de vitalité, quand ils ne trouvaient plus aucune solution pour combler leurs besoins, quand toute trace de joie avait disparue de leur vie:

Ils s’abandonnèrent finalement à eux-mêmes, comme s’ils se laissaient mourir, comme s’ils n’avaient plus d’attentes de la vie, comme si plus rien n’avait d’importance, comme si toute peur avait disparu, comme s’il n’y avait rien d’autre à faire, comme s’ils se jetaient dans le vide à l’intérieur d’eux-mêmes.

C’est alors que les lièvres sentirent au fond d’eux, quelque chose de plus grand qu’eux, quelque chose qui les unissait au tout, quelque chose qui leur faisait ressentir de l’amour pour eux-mêmes et pour tout le reste, quelque chose qui leur donnait une grande joie, quelque chose qui nourrissait toutes les parties d’eux-même y compris leur corps de chair, quelque chose qui les mettaient dans un état de paix intérieure, de confiance en la vie et un sentiment que tout est juste, quelque chose qui leur donnait accès à la connaissance du tout.

Quand les lièvres se remirent debout, ils se sentirent en accord avec eux-mêmes et avec le monde qui les entourait, ils se sentirent éveillés et bien vivants pour la première fois, comme s’ils étaient sortis d’une longue période de sommeil, comme s’ils s’étaient ressuscités eux-mêmes, comme s’ils avaient pris conscience qu’ils n’étaient pas seuls mais bien faisant partie d’un tout, se sentant aimés et à leur place.

Les lièvres eurent naturellement envie de faire rayonner leur amour, de le partager avec leur voisin, de vivre des expériences au service de l’amour pour eux-mêmes et pour autrui, de construire un monde à leur image dans la joie, l’amour et le bien-être individuel et collectif.

Ils réécrivirent ainsi leur histoire:

Il était une fois 2 lièvres voisins.

Ils vivaient sur le même terrain, sans clôture, car chacun respectait l’espace de l’autre.

Ils communiquaient avec le même langage, sans utiliser de langue, en se parlant directement par la pensée, car par ce moyen, toutes les informations sont échangées avec l’autre, y compris les émotions.

Ils avaient la même connaissance et chacun l’utilisait, avec sa créativité, pour améliorer le monde.

Ils avaient les mêmes besoins et partageaient les mêmes ressources, depuis leur naissance, dans l’équilibre le plus total, chacun vivant dans l’abondance.

Ils avaient la même origine et le savaient, ainsi ils respectaient, aimaient et soignaient l’autre et leur environnement comme si c’était eux-mêmes.

Ils n’avaient qu’une seule chose qui les rendait égaux et le savaient: LA CONNAISSANCE QUE CHACUN EST L’AUTRE, QUE CHACUN FAIT PARTIE DU MÊME TOUT, QUE TOUT EST RELIÉ, QUE CHAQUE INSTANT EST UNE CRÉATION DU TOUT PAR L’INTERMÉDIAIRE DE CHACUN!