La lumière dans la nuit

Il était une fois une petite fille qui rêvait beaucoup.

Chaque soir cette petite fille se retrouvait seule sans sa chambre, dans sa forteresse, à l’intérieur même de la maison dans laquelle elle habitait avec ses parents.

Au moment d’aller se coucher, elle sentait une angoisse inexplicable à l’idée de se retrouver dans le noir et d’entendre le silence au sein de sa forteresse, qui la nuit paraît si grande!

Comment pouvait-elle fermer les yeux, si une lumière apparaissait dans le noir mais qu’elle ne savait pas ce que c’était, le simple fait de l’imaginer la mettait dans une grande terreur!

Comment pouvait-elle se plonger dans ses rêves, si un bruit ou des voix se faisaient entendre mais qu’elle ne savait pas ce que c’était, rien que le fait d’y penser la rendait nerveuse au moindre son.

Malgré son fort besoin de dormir et de se plonger dans ses rêves, chaque soir la petite fille passait plusieurs heures, les yeux grands ouverts, dans un état de panique si grand, que c’était seulement au moment où le corps tombait d’épuisement, que l’enfant lâcher-prise et s’endormait.

Un soir, allongée dans son lit, angoissée de la lumière éteinte et du silence, la petite fille vit un flash de lumière se mouvoir sur le plafond de sa chambre et entendit des craquements. Elle se recroquevilla sous ses draps, terrorisée, se couvrant les yeux et les oreilles, pour ne pas voir, ne pas entendre et ne pas être vue.

L’idée de ce qu’il pouvait se passer, de tous les scénarios de peur qu’elle a imaginé la tétanisait encore plus. Et si de grosses ombres venaient par sa fenêtre pour lui monter dessus et si elle entendait des bruits de monstres ou de gens qui crient!

La petite fille ne savait pas de quoi elle avait vraiment peur, mais l’idée de voir de la lumière et d’entendre des bruits, de source inconnue, la faisait imaginer des scénarios cauchemardesques.

Ses parents lui avaient déjà dit que la lumière provenait des phares de voitures et les craquements du bois qui travaille avec le changement de température, mais elle n’était pas convaincue et croyait plutôt à des choses terrifiantes, qui pourraient lui faire du mal.

Après quelques années la petite fille devint une jeune femme et continuait à avoir peur du noir et du silence, elle dormait avec la lumière allumée dans sa chambre, pour ne pas voir d’éventuelles lumières et elle s’endormait avec de la musique pour ne pas entendre d’éventuels bruits ou voix inconnus.

Son corps, à force de ne pas vouloir voir et entendre, s’exprima et elle entendait un sifflement permanent dans les oreilles, aiguë et sourd, qui ne l’empêchait pas d’entendre mais qui ne lui permettait pas d’entendre le silence et qui la rendait très sensible au bruit, à force d’être vigilante au moindre son. Au niveau de ses yeux, elle était vite éblouie par une trop grande luminosité et avait les yeux secs à force de les garder grands ouverts pour surveiller.

A force de grande fatigue physique et morale et par lassitude de vivre comme cela, la jeune femme décida de passer toute une soirée dans le noir, sans lumière et sans musique, pour faire face à nouveau à ses peurs et tenter de les identifier. De quoi a t-elle eu peur toutes ces années, se demandait-elle?!

La jeune femme se recroquevilla sous les draps, terrorisée, les yeux fermés et les oreilles bouchées, imaginant des grosses ombres qui lui venaient dessus, mais décida de se détendre cette fois-ci, car sa logique d’adulte, la rassurait sur le fait que cela venait uniquement de son imagination.

Après quelques minutes d’angoisse profonde, la détente de son corps physique, lui permettait de lâcher-prise et de soulever le drap pour mieux respirer. La jeune femme se rendit compte qu’en respirant de grandes bouffées d’air, calmement, le corps se détendait de plus en plus et l’angoisse s’atténuait.

Elle imagina alors que les ombres se transformaient en étincelles dorées au contact de son corps détendu, qui devenait de plus en plus lumineux, et qui brillait de plus en plus fort, jusqu’à illuminer toute la pièce. La pièce sombre avec les ombres se transforma progressivement en une pièce lumineuse parsemée de poussière dorée.

Émerveillée par cette vision, la jeune femme ouvrit les yeux, se déboucha les oreilles et sortit de son drap. Elle vit alors sa chambre lumineuse malgré la lumière éteinte, comme une lumière douce dorée et entendit un bruit agréable, comme un sifflement mélodieux et sa voix intérieure qui lui disait au combien elle était aimée, ce qui l’emplissait d’un sentiment de joie, de gratitude et d’un grand amour envers elle-même et envers sa voix intérieure.

Depuis ce jour, la jeune femme continua de grandir et devint femme, et chaque soir elle se plongeait dans ses rêves, en éteignant la lumière et en entendant le silence, tout en voyant une lumière douce dorée autour d’elle et dans toute sa forteresse, tout en écoutant le chant de son âme, dans un lâcher-prise absolu, qui lui permettait de s’endormir en seulement quelques minutes.

La femme accomplie n’avait plus peur de sa propre lumière et n’avait plus à l’étouffer sous les draps et dans ses pensées cauchemardesques et n’avait plus peur du son de son âme et de sa voix intérieure, qu’elle nomma plus tard, son âme, ses guides et les êtres de lumière.

Elle se reconnaissait comme sa propre lumière, s’aimait et ressentait beaucoup de gratitude, de percevoir la vie comme lumineuse et de pouvoir se replonger chaque nuit dans ses rêves, qui lui permettaient de ne plus sentir le poids du corps physique et de retrouver sa vraie vie.

Chaque matin, la femme accomplie revenait le cœur léger et ressentait une grande volonté de rayonner, à travers son corps physique, pour montrer aux autres, que chacun est capable de briller, comme son propre soleil.